Projet de Loi de Finance 2021 : l’illusion du changement

, par Attac Paris 19-20

En mars 2020, Emmanuel Macron se faisait volontariste en déclarant qu’il fallait prendre des décisions « coûte que coûte » et qu’il allait « tirer toutes les conséquences » de cette crise globale qui naissait. « Le jour d’après (...) ne sera pas un retour au jour d’avant » ajoutait-il, sans toutefois préciser ses réelles intentions au cours de ses allocutions. C’est peu de dire que le projet de loi de finances 2021, le premier véritable « d’après », ne fait pas apparaître un réel changement de cap.

L’exécutif insiste sur l’ampleur du plan – l’équivalent de 4 points de PIB – mais les 100 milliards annoncés seront au mieux dépensés sur deux ans et ce chiffre inclut des dépenses déjà votées en lois de finances rectificatives pour 2020. En réalité, avec un volume total de dépenses prévues de 378,7 milliards d’euros pour 2021, le budget se situera nettement en dessous des 394,7 milliards d’euros de dépenses prévues par la troisième loi de finances rectificatives pour 2020 votée en juillet 2020.

Le gouvernement parie sur un plan de relance centré sur une combinaison de baisses de charges des entreprises, à travers la fiscalité et les cotisations sociales, et d’une série de subventions au secteur privé, la plupart du temps sans contrepartie sur le plan environnemental et social. Le plan ne comprend en revanche pas de mesures fortes pour revigorer les services publics, ni pour améliorer les conditions de vie des franges les plus défavorisées de la population.

Lorsque des moyens supplémentaires sont alloués aux services publics, leurs volumes restent modestes et ne représentent nullement l’amorce d’un renversement de la tendance à la compression de ces services et de leur personnel. L’absence d’une réelle revalorisation de ce volet de l’action publique affecte évidemment davantage celles et ceux dont le niveau de vie est plus faible et contribue également au creusement des inégalités. Pour ces différentes raisons et malgré le fait qu’il comporte aussi quelques mesures de soutien au pouvoir d’achat, notamment par le biais du chômage partiel, le plan s’inscrit dans la même logique libérale qui a animé depuis ses débuts le présent gouvernement.

Pour une analyse approfondie du projet de Loi de Finance, voir :
sur le site d’Attac-France : https://france.attac.org/nos-public...
et sur le site de l’Institut Rousseau : https://www.institut-rousseau.fr/il...