Les banques françaises ont alloué $350 milliards aux énergies fossiles depuis 2016

, par Attac Paris 19-20

La 13ᵉ édition du rapport Banking on Climate Chaos révèle que les 60 plus grandes banques internationales ont au total accordé 4.582 milliards de dollars aux énergies fossiles depuis l’adoption de l’Accord de Paris sur le climat. Avec 352 milliards de dollars de financements au cours de ces six dernières années, la place de Paris représente le 1er soutien de l’Union européenne à cette industrie, et talonne de très près celle de Londres. 87 % de ces capitaux proviennent de seulement 3 banques : BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole.

À rebours de leurs propres engagements climatiques et des recommandations des scientifiques comme de l’Agence internationale de l’énergie, les grandes banques françaises continuent de jouer un rôle clé dans l’expansion fossile. Elles ont accordé, depuis la COP21, 131 milliards de dollars de financements aux 100 entreprises qui développent le plus de nouveaux projets d’énergies fossiles, et font ainsi de la France le 3ème pays à soutenir le plus l’expansion, derrière les États-Unis et la Chine. BNP Paribas se distingue ici : elle est le 5ème financeur mondial de cette expansion, après 4 banques états-uniennes.

D’après l’Oil and Gas Policy Tracker publié la semaine dernière, aucune banque française à l’exception de La Banque Postale n’a mis en place de politique d’exclusion robuste, limitant de manière significative les soutiens aux principales entreprises responsables de l’expansion pétro-gazière. Non seulement les mesures prises par les grandes banques françaises ne couvrent que certaines parties de l’industrie pétrolière et gazière, mais elles n’impactent aucunement les majors du secteur qui prévoient encore des plans d’investissements massifs dans les énergies fossiles, y compris non conventionnelles.

Alors que le gouvernement a demandé depuis 2 ans à la place financière de Paris de sortir des hydrocarbures non conventionnels, les grandes banques n’ont même pas renoncé à alimenter ces secteurs les plus menaçants pour l’environnement et les communautés. Elles figurent par exemple en haut de la liste des financeurs de l’exploitation pétro-gazière en Arctique et en mer. Malgré d’importantes baisses de ces financements en 2021, BNP Paribas parvient ainsi à rafler la position de 1er banquier mondial de ces deux secteurs hautement critiques pour la planète, depuis l’adoption de l’Accord de Paris.

Le rapport (en anglais) peut être chargé ICI